En mimant la restriction calorique, les corps cétoniques rallongeraient l’espérance de vie.
La restriction calorique, qui peut être obtenue en pratiquant le jeûne, permettrait de vivre plus longtemps.
D’après des chercheurs américains qui publient un article dans Biochemistry and Molecular Biology for Life Scientists, ces effets anti-âge seraient liés à la présence de corps cétoniques.
La restriction calorique étend la durée de vie chez de nombreuses espèces, allant de la levure au ver Caenorhabditis elegans (organisme modèle pour les études sur le vieillissement), en passant par la mouche, la souris, le rat, et bien sûr les primates.
Pour expliquer ce phénomène, différentes hypothèses ont été émises : une croissance ralentie, une diminution du contenu en graisses, une inflammation réduite, moins de dommages oxydatifs, une voie de signalisation impliquant l’insuline, l’augmentation de l’activité physique…
Mais aucune explication cohérente ne fait l’unanimité dans la communauté scientifique.
Or la restriction calorique s’accompagne d’un changement métabolique évident : la cétose (le corps n’étant plus assez fourni en glucides, il produit des substances pour continuer à fonctionner avec une source d’énergie alternative : les cétones ou corps cétoniques).
Ainsi, les concentrations en corps cétoniques augmentent lors de la restriction calorique chez C. elegans, la drosophile et l’homme.
Chez l’homme, les niveaux de corps cétoniques augmentent pendant le jeûne, l’exercice, dans un régime low carb ou cétogène.
Les corps cétoniques sont produits dans le foie à partir d’acides gras libérés par le tissu adipeux et sont utilisés par différents tissus dont le cerveau.
L’hypothèse développée par les chercheurs dans ce nouvel article est que les corps cétoniques reproduisent la restriction calorique et favoriseraient la longévité.
Les chercheurs expliquent que, comme les corps cétoniques fournissent de l’énergie au cerveau en cas de problème de métabolisme du glucose, la cétose est un traitement efficace pour des troubles neurologiques.
Par exemple, la maladie d’Alzheimer peut être améliorée en induisant une cétose légère.
D’autres mécanismes seraient impliqués dans l’effet anti-âge des corps cétoniques.
Ainsi, la cétose conduit à la transcription d’enzymes des voies antioxydantes. Le métabolisme des corps cétoniques augmente aussi le potentiel réducteur du système NADP, ce qui détruit des espèces réactives de l’oxygène (radicaux libres), qui sont une cause majeure du vieillissement.
Enfin, le métabolisme des cétones réduit la glycémie et le taux d’insuline dans le sang.
Les scientifiques ont observé que l’addition de corps cétoniques ([tipso tip= »D-β-hydroxybutyrate »]D-βHB[/tipso]) à des cultures de C. elegans rallonge leur durée de vie. Ils suggèrent donc que l’augmentation du niveau des corps cétoniques peut aussi augmenter la durée de vie des humains.