Cristin E. Kearns 1,2 , Dorie Apollonio 1,3,4,5 , Stanton A. Glantz 1,3,5,6,7 *
1 Philip R. Lee Institute for Health Policy Studies, University of California San Francisco, San Francisco, California, United States of America, 2 Department of Preventive and Restorative Dental Sciences, School of Dentistry, University of California San Francisco, San Francisco, California, United States of America, 3 Center for Tobacco Control Research and Education, University of California San Francisco, San Francisco, California, United States of America, 4 Department of Clinical Pharmacy, School of Pharmacy, University of California San Francisco, San Francisco, California, United States of America, 5 Helen Diller Family Comprehensive Cancer Center, University of California san Francisco, San Francisco, California, United States of America, 6 Cardiovascular Research Institute, University of California San Francisco, San Francisco, California, United States of America, 7 Department of Medicine; University of California San Francisco, San Francisco, California, United States of America
Résumé
En 1965, la Sugar Research Foundation (SRF) a secrètement financé une étude publiée dans le New England Journal of Medicine, qui ne tenait pas compte des preuves établissant un lien entre la consommation de saccharose et les taux de lipides sanguins et, par conséquent, les maladies coronariennes. Par la suite, la SRF a financé la recherche animale pour évaluer les risques de coronaropathie liés au saccharose. L’objectif de cette étude était d’examiner la planification, le financement et l’évaluation interne d’un projet de recherche financé par le SRF intitulé « Project 259: Dietary Carbohydrate and Blood Lipids in Germ-Free Rats », dirigé par le Dr W. F. R. Pover à l’Université de Birmingham, Birmingham, Royaume-Uni, entre 1967 et 1971. Une méthode narrative d’étude de cas a été utilisée pour évaluer le projet SRF 259 de 1967 à 1971 sur la base des documents internes de l’industrie sucrière. Le projet 259 a permis de constater une diminution statistiquement significative des triglycérides sériques chez les rats exempts de germes nourris avec un régime riche en sucre comparativement aux rats conventionnels nourris avec un régime MPR de base (un régime en granulés contenant des farines de céréales, de soya, de poisson blanc et de levure séchée, enrichi d’un supplément vitaminique équilibré et d’un mélange d’oligo-éléments). Les résultats suggèrent à la SRF que les microbiotes intestinaux ont un rôle causal dans l’hypertriglycéridémie induite par les glucides. Une étude comparant des rats conventionnels nourris avec une diète riche en sucre à ceux nourris avec une diète riche en amidon a suggéré que la consommation de saccharose pourrait être associée à des niveaux élevés de bêta-glucuronidase, une enzyme précédemment associée au cancer de la vessie chez les humains. SRF a mis fin au projet 259 sans en publier les résultats. L’industrie sucrière n’a pas divulgué de preuves de dommages découlant d’études animales qui auraient (1) renforcé l’argument selon lequel le risque de coronaropathie associé au saccharose est plus élevé que celui de l’amidon et (2) aurait fait en sorte que le saccharose soit examiné de près en tant que cancérogène potentiel. L’influence du microbiote intestinal sur les effets différentiels du saccharose et de l’amidon sur les lipides sanguins, ainsi que l’influence de la qualité des glucides sur la bêta-glucuronidase et l’activité cancéreuse méritent un examen plus approfondi.
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