L’Université catholique de Louvain, UCL, annonce ce vendredi une avancée importante et inédite dans la recherche contre le cancer. Cette découverte, publiée dans le journal scientifique Cell Metabolism, montre que plus une tumeur grandit, plus elle s’acidifie, plus elle devient dépendante des lipides comme source énergétique.
Olivier Feron et Cyril Corbet, chercheurs au Pôle de pharmacologie et de thérapeutique de l’Institut de recherche expérimentale et clinique de l’UCL, ont entamé leur recherche il y a quatre ans.
Leurs travaux « démontrent de façon claire que l’acidité ambiante des tumeurs (10 fois plus acide que les tissus sains) n’est pas anodine : elle bouleverse complètement le métabolisme tumoral et par là, suscite des perspectives inattendues en termes de traitement. Les chercheurs montrent dans leur publication comment une même cellule cancéreuse peut capter des lipides disponibles dans son environnement pour en extraire l’énergie et simultanément en fabriquer. Il s’agit d’un dérèglement spécifique au cancer puisque dans les cellules des tissus sains, des systèmes de contrôle empêchent ce processus afin d’éviter qu’une cellule ne consomme les lipides qu’elle a elle-même produits. En conditions d’acidose, ce système est inactivé dans les tumeurs rendant possible la synthèse de nouveaux lipides et la production concomitante d’énergie : cette anomalie métabolique contribue largement à la croissance débridée des cellules cancéreuses« , explique l’UCL dans un communiqué.
« Cette découverte ouvre la voie vers des traitements visant à bloquer l’utilisation exacerbée des lipides par les cellules cancéreuses. Dans leur article, les chercheurs apportent déjà la démonstration que de tels composés capables d’interférer avec la capture et la synthèse des lipides bloquent la croissance des tumeurs chez la souris« , conclut l’Université.