Publié par Chronimed le 14 août 2017
 


Une enquête révèle 50 ans de corruption de scientifiques au cœur de l’administration, pour minimiser les dangers du sucre.

C’est un scandale de santé qui, comme celui de la cigarette, remonte aux années 1960 et qui fait grand bruit aux Etats-Unis.

Le « New York Times » révèle aujourd’hui que des documents internes de l’industrie du sucre viennent d’être mis à jour par Stanton Glanz, un professeur de médecine de l’université de Californie.

Publiés dans le prestigieux « Journal of the American Medical Association » (Jama), ils mettent à jour cinq décennies de corruption de scientifiques de renom, occupant des postes de haut niveau au sein de l’administration américaine, avec notamment le pouvoir de décider des politiques publiques de santé en matière de nutrition.

Ces professeurs de Harvard, regroupés dans la Sugar Research Foundation, ont reçu l’équivalent de 50.000 dollars d’aujourd’hui pour faire diversion sur la dangerosité du sucre, son rôle dans le développement de l’obésité et les maladies cardiaques et en rejeter la responsabilité sur les graisses saturées.

L’affaire fait grand bruit et mobilise la communauté scientifique américaine, car si le scandale remonte à 1967, des études plus récentes montrent que ce lobbying n’a pas cessé et qu’il est toujours aussi efficace puisque les prescriptions publiques en matière de santé continuent à incriminer les graisses plutôt que le sucre.

L’année dernière, le « New York Times » avait ainsi révélé que Coca-Cola continue à déverser des millions de dollars pour financer des chercheurs, toujours dans le but d’affaiblir les liens de cause à effet entre sucre et obésité.

Et en juin dernier, c’est l’agence américaine Associated Press qui révélait que les industriels du sucre finançaient des études arrivant à la conclusion que les enfants qui mangeaient du sucre pesaient moins lourd que ceux qui n’en mangeaient pas !

Par Véronique Radier | Modifié le 12-08-2017

Source https://www.nytimes.com/2016/09/13/well/eat/how-the-sugar-industry-shifted-blame-to-fat.html?mcubz=3