« Anticancer » : David Servan-Schreiber avait-il vu juste ?

« Anticancer » : David Servan-Schreiber avait-il vu juste ?

Les conseils nutritionnels du Dr Servan-Schreiber dans Anticancer sont-ils pertinents ? A l’occasion de l’anniversaire de sa disparition, LaNutrition.fr fait le point.

L’équipe de la Nutrition.fr – Mercredi 20 Juillet 2016
 
"Anticancer" : David Servan-Schreiber avait-il vu ...
 

Le 24 juillet 2011 disparaissait David Servan-Schreiber. Ce médecin humaniste, qui fut très proche de LaNutrition.fr (qu’il consultait régulièrement), a énormément contribué à faire connaître au grand public de nombreux concepts nutritionnels novateurs.

Dans Anticancer, David Servan-Schreiber détaillait les moyens de prévenir et lutter contre le cancer à différents niveaux, notamment au plan alimentaire, en s’appuyant sur les dernières avancées de la recherche scientifique. Côté nutrition, qu’est-ce qui a évolué depuis la parution d’Anticancer ? David Servan-Schreiber avait-il vu juste dans ses préconisations ?

« Le cancer se nourrit de sucre »

C’est la première chose que David Servan-Schreiber écrit sur les liens entre alimentation et cancer: que le métabolisme des cellules cancéreuses dépend de leur consommation de glucose, un phénomène décrit comme effet Warburg du nom de son découvreur, le Prix Nobel Otto Warburg. Et c’est sûrement ce point que la recherche a le plus confirmé depuis: l’effet Warburg est observé dans 60 à 80% des tumeurs. De quoi s’agit-il ? Contrairement aux cellules saines, de nombreuses cellules cancéreuses (dont celles du glioblastome, le cancer auquel David a succombé) se développent en avalant d’énormes quantités de glucose, sans consommer d’oxygène, par simple fermentation. D’où l’idée, expérimentée par plusieurs centres de recherche, d’«affamer le cancer», donc de contrôler la croissance des tumeurs. Cette approche « métabolique » est celle retenue par le Dr Laurent Schwartz en France. Elle est poursuivie par ceux qui explorent les effets du régime cétogène. Très pauvre en sucre, riche en graisses, il pourrait améliorer le pronostic de certains cancers, de pair avec les traitements classiques. D’autres travaux, ciblant le sucre, ont trouvé le sucre est pro-inflammatoire et que cette inflammation qui fait croître les tumeurs. Mais les études cliniques sont encore rares et on ne sait pas si, en diminuant l’accès au glucose des cellules cancéreuses, elles ne se tourneraient pas vers d’autres sources d’énergie. 

Lire aussi : « Le régime cétogène est encore trop peu connu des malades du cancer »

Si le régime cétogène est assez draconien, et donc plutôt réservé aux malades, vous pouvez adopter en prévention une alimentation de type « low carb » (régime Atkins, ou un régime à index glycémique (IG) bas). En effet, comme l’explique le Dr Servan-Schreiber cette dernière permet de lutter contre l’inflammation. Une affirmation largement confirmée depuis Anticancer, notamment dans une étude récente.
Plusieurs études ont aussi établi un lien entre aliments à IG élevé et cancer.  Une étude américaine qui vient d’être publiée a également associé la consommation d’aliments à IG élevé (donc riches en sucres raffinés) au risque de cancer des poumons (1).

Les oméga-3 et l’inflammation

David Servan-Schreiber a été l’un des principaux artisans de la popularisation des oméga-3 en France, via son livre Guérir. S’il en a d’abord découvert les vertus sur le cerveau et l’humeur, il a expliqué dans Anticancer comment ces acides gras particuliers, contenus dans le lin, les noix (et leurs huiles) et les poissons gras (sardines, maquereaux, harengs, etc.) s’opposaient à l’inflammation due à une trop grande consommation d’oméga-6 (les graisses trouvées dans les huiles de tournesol, de maïs et dans les viandes).
C’est pourquoi David Servan-Schreiber conseillait dans Anticancer d’augmenter la part d’oméga-3 dans l’alimentation (notamment par l’utilisation d’huile de colza) et de diminuer les oméga-6.
Depuis les études ont montré que les vertus anti-inflammatoires des oméga-3 pourraient être utiles dans les cancers, notamment celui de la prostate. Ainsi les malades qui consomment le plus de poissons gras ont des chances de survie plus importantes et de meilleurs marqueurs de l’inflammation que les autres (2). L’acide docosahexaénoïque pourrait aussi aider à diminuer les tumeurs du sein (3).

Le curcuma, l’épice indispensable

Epice anti-inflammatoire et antioxydante, le curcuma possède de nombreuses vertus santé, et anticancer en particulier. « En laboratoire, la curcumine [la substance active du curcuma] inhibe la croissance d’un très grand nombre de cancers : côlon, foie, estomac, rein, ovaire et leucémie par exemple » écrit le Dr David Servan-Schreiber dans Anticancer. Les propriétés anticancer du curcuma sont régulièrement mises en avant dans la littérature scientifique. Elles seraient dues à l’effet de la curcumine sur les cytokines inflammatoires, et sur les espèces réactives de l’oxygène (4). Le curcuma préviendrait à la fois l’apparition, la croissance et la propagation des tumeurs.
La recommandation de David Servan-Schreiber reste donc toujours d’actualité : mélanger ½ c. à c. de curcuma à du poivre noir et un peu d’huile et l’ajouter sur ses salades ou ses légumes cuits (au moins une fois par jour).

Lire aussi : Le curcuma va-t-il nous sauver des maladies chroniques ?

 

Les crucifères, anticancer par excellence

« Les choux (de Bruxelles, chinois, brocolis, choux-fleurs, etc.) contiennent du sulphoraphane, des glucosinulates des indole-3-carbinoles qui sont de puissantes molécules anticancer » écrivait le Dr Servan-Schreiber. Depuis, les études épidémiologiques, d’observation, in vitro… continuent régulièrement à trouver des vertus anticancer aux choux. A consommer de préférence cuits à la vapeur ou passés rapidement au wok avec un peu d’huile pour bénéficier au maximum de leurs précieuses et fragiles molécules.

Lire aussi : 5 atouts santé du brocoli

 

Les fruits rouges, toujours en course ?

Une des manières de contrer la prolifération des cellules cancéreuses est d’empêcher la formation de nouveaux vaisseaux sanguins. Et parmi les molécules les plus prometteuses contre l’angiogenèse se trouve l’acide ellagique, une substance que l’on trouve dans la framboise et la fraise. « L’acide ellagique s’est révélé potentiellement aussi efficace que les médicaments connus pour ralentir la croissance des vaisseaux » est-il écrit dans Anticancer. Que dit la recherche depuis ? Des études sur les effets antiprolifératifs de l’acide ellagique continuent d’être publiées. Malgré tout il semble que les résultats prometteurs in vitro et sur les animaux aient du mal à être reproduits dans les études cliniques. Affaire à suivre donc.
En attendant il n’y a pas grand-chose à perdre à manger des fruits rouges et au contraire il y a même de bons antioxydants à y gagner.

Le soja, loin des polémiques

Les isoflavones du soja (génistéine, daidzéine, glycitéine…) agissent contre le cancer en bloquant l’angiogenèse. De par leurs propriétés estrogéniques, ils peuvent servir aussi à prévenir le cancer du sein mais il faut consommer du soja depuis l’adolescence pour bénéficier de ses vertus protectrices.
Le « lait » ou jus de soja permettrait aussi de prévenir le cancer de la prostate selon une étude récente. Consommer du soja sous ses différentes formes reste donc un bon réflexe si l’on veut se prémunir du cancer.

Pour en savoir plus, lire : Le soja : ce qu’il peut faire pour votre santé (abonnés)

En conclusion, les conseils nutritionnels du Dr Servan-Schreiber restent de bonne facture et ont été largement confirmés depuis la parution de son livre. 

Lire aussi : Cancer : vers un progrès décisif?

Source : http://www.lanutrition.fr/
Références

(1) Rochman S. : High Glycemic Index Associated With Increased Lung Cancer Risk.J Natl Cancer Inst. 2016 Jul 2;108(7).
(2) Aucoin M, Cooley K, Knee C, Fritz H, Balneaves LG, Breau R, Fergusson D, Skidmore B, Wong R, Seely D. : Fish-Derived Omega-3 Fatty Acids and Prostate Cancer: A Systematic Review. Integr Cancer Ther. 2016 Jun 29. pii: 1534735416656052.
(3) Yun EJ, Song KS, Shin S, Kim S, Heo JY, Kweon GR, Wu T, Park JI, Lim K. : Docosahexaenoic acid suppresses breast cancer cell metastasis by targeting matrix-metalloproteinases. Oncotarget. 2016 Jun 23. doi: 10.18632/oncotarget.10266.
(4) Qadir MI, Naqvi ST, Muhammad SA. : Curcumin: a Polyphenol with Molecular Targets for Cancer Control. Asian Pac J Cancer Prev. 2016;17(6):2735-9.

Mise à jour du témoignage de Zohra

Mise à jour du témoignage de Zohra

Cet article relate une expérience personnelle, il ne doit en aucun cas être pris comme exemple, sans un avis et un suivi médical, chaque cas étant différent.

Juillet 2016.temoignage zohra

Un an déjà !

Serai-je prise pour une demeurée si je souhaitais un joyeux anniversaire à mon cancer ?

Certainement, tant ce terme est synonyme de tragédies, souffrances et surtout de mort.

Ceux qui ont lu mon témoignage précèdent auront compris que dès l’annonce du diagnostic, j’ai préféré opter pour l’espoir et la vie et surtout être l’actrice de mon traitement.

Alors, quel bilan tirer de cette année, l’une des plus passionnantes de ma vie ?

Je commencerai par le constat le plus important à mes yeux, cette harmonie qui s’est enracinée entre mon corps, mon intellect et fort certainement aussi avec mon inconscient. Mes conceptions philosophiques et mes valeurs personnelles n’ont pas changé mais une nouvelle manière d’appréhender les difficultés m’a permis de gouter à une sérénité et une qualité de vie jamais ressentie auparavant. Indéniablement, l’instant présent et le temps qui passe ont acquis une autre signification.

Evidemment, comme tous ceux qui se retrouvent un jour embarqués dans ce périple médical, je ne cesse de m’informer quotidiennement, avec avidité et curiosité, sur tous ces éléments étroitement liés que sont le cancer, l’alimentation, l’environnement et les modes de vies.

 C’est ainsi que de nouveaux termes ont fait irruption dans mon lexique : mitochondrie, télomères, cétone, molécules, apoptose, hormonodépendant, cycle de Krebs et tant d’autres.

Mes nouvelles découvertes m’ont permis, par exemple, de saisir l’importance de la vitamine D. Du coup, je ne suis plus réticente aux caresses des rayons du soleil !

Par contre, je traque les métaux lourds, les adjuvants et tous les perturbateurs endocriniens partout où ils se cachent dans les produits de consommation.

Le cancer m’a donné l’opportunité de goûter à l’un des plus grands bonheurs qu’est l’amitié. Contrairement à beaucoup de malades qui se retrouvent seuls en de pareilles circonstances, j’en arrive souvent à être débordée par les appels téléphoniques, les e-mels et les visites de personnes que je n’aurais jamais connues si je n’avais pas eu cette maladie.

Et quels moments magiques que de pouvoir inviter à sa table des personnes impliquées dans la recherche, la nutrition, la santé, ou l’édition et des malades et que les échanges jusque-là virtuels cèdent la place à des échanges réels !

Durant les mois écoulés, j’ai tissé beaucoup de liens d’amitiés sincères avec des personnes d’horizons très différents, toutes convaincues qu’il faut faire bouger les choses, sortir des conventions et appréhender autrement la santé.

Je continue à prendre des nouvelles de plusieurs malades et à les réconforter. Je conçois cela comme un devoir humain avant tout.

Mes très nombreuses lectures et l’écoute de plusieurs conférences de chercheurs me confortent dans l’idée que j’ai fait le bon choix en refusant le traitement conventionnel. Mais cela ne signifie nullement que c’est aussi valable pour d’autres malades. A chacun(e) son cancer et ses réactions. J’ai fait le choix de la chirurgie et du traitement métabolique et je ne le regretterai jamais.

Aujourd’hui, les personnes que je rencontre ont du mal à croire que j’ai été opérée d’un cancer agressif. Elles pensent tout simplement à une blague.

Normal, le mien n’a à aucun moment été accompagné de tristesse ou de désarroi. Bien au contraire, le rire ne m’a jamais quittée !

C’est terrible de l’affirmer ainsi sous cet angle désinvolte vu le nombre de malades qui en souffrent, ainsi que leurs familles, sans compter ceux qui ont perdu un proche et auxquels une telle perception de cette maladie peut paraitre brutale ou même irresponsable.

Mais n’est-ce pas une lapalissade que d’affirmer, que le fait de céder à la panique complique la maladie et éloigne aussi toute perspective de guérison ?

Mais plus grave encore, cet affolement dépossédant le malade de tout esprit critique, le rend résigné face à toute injonction hâtive d’un traitement qui ne lui est peut-être pas bénéfique ou carrément hasardeux.

On m’avait bien donné deux mois avant une récidive sûre et certaine si je ne commençais pas très vite une chimio ! Sauf que j’ai résisté et que ma récidive n’a toujours pas pointé le bout de son nez !

Certes, des douleurs résiduelles de l’opération, qu’on appelle gentiment « fantômes » accompagnent mes journées. Et comme elles se sont installées dans la durée, je les traite par le mépris et l’activité physique.

Du fait de leurs effets secondaires trop invalidants le matin au réveil, j’ai dû abandonner les antiaromatase en attendant qu’on me prescrive prochainement un autre traitement antihormonal.

Le régime sans sucres, l’activité physique quotidienne et la prise de Métabloc m’ont permis de perdre 16 kilos en 7 mois. J’ai du coup retrouvé la silhouette de mes vingt ans. Et contrairement, à un certain imaginaire assez répandu, je signalerai que se priver de sucreries n’a rien de traumatisant et que le bénéfice à la fois obtenu et ressenti fait qu’on regrette de ne pas avoir pris cette initiative plus tôt.

Et aussi étonnant que cela puisse paraitre, l’exclamation qui me parvient le plus ces derniers mois est celle-ci « Mais comment as-tu fait pour rajeunir ? » A laquelle je réponds toujours par « Il faut d’abord avoir le cancer puis prendre le traitement métabolique du Dr Schwartz ! » Ni chirurgie esthétique ni botox, la potion magique !

Si je considère cette année passée comme l’une des plus passionnantes de ma vie, c’est parce que le cancer m’a permis de découvrir les richesses morales les souffrances et l’humanisme d’un monde qui me paraissait si lointain, celui des lanceurs d’alerte, qu’ils soient médecins-chercheurs, biologistes, nutritionnistes ou journalistes.

Prévenants, humbles et rebelles, ils vivent sous une tension permanente sans jamais capituler.

J’admire leur courage et leur témérité dans ce monde qui a perdu la raison, happé par la violence et la cupidité d’entreprises voraces.

J’ai moi-même eu des échanges assez tendus avec des pseudo médecins-chercheurs qui rejettent l’idée d’un traitement autre que le classique auquel ils ajoutent sans remettre leurs pratiques en question, de « nouvelles molécules » au prix faramineux, non dénuées de dangerosité et dont le bénéfice n’a été démontré que dans des publications douteuses à la solde de big pharma.

 Comme de partout, le monde de la médecine n’est malheureusement pas dénué de violence, de médiocrité ou de calculs mesquins.

J’estime pour ma part que Dr Laurent Schwartz fait partie du cercle des lanceurs d’alerte, que son traitement Métabloc est très prometteur et que par conséquent, aussi bien les autorités publiques que les malades et leurs proches mais aussi ses collègues médecins, devraient lui apporter leur soutien tant moral que matériel. Il aura ainsi l’opportunité de poursuivre ses recherches sur la voie qu’avait commencé à tracer Otto Warburg et de pouvoir guérir enfin des malades désemparés d’une maladie qu’on croyait incurable.

Erwan Bigan ingénieur physicien

Erwan Bigan ingénieur physicien

Erwan_BiganErwan Bigan ingénieur physicien, revient à la recherche après avoir consacré 20 ans de sa vie professionnelle à l’industrie. Il choisit un nouveau domaine de recherche, la biologie cellulaire. C’est à Polytechnique qu’il fait la connaissance de Laurent Schwartz avec qui il travaillera sur le cancer, à raison d’un jour par semaine, durant les trois années de préparation de sa thèse.

En décembre 2015 il soutient une thèse en biologie : Conditions minimales pour la croissance cellulaire.

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Témoignage d’Alix David

Témoignage d’Alix David

Cet article relate une expérience personnelle, il ne doit en aucun cas être pris comme exemple, sans un avis et un suivi médical, chaque cas étant différent.

Nom : DAVIDcancer_endometre

Prénom : Alix

Date de naissance : 13 décembre 1945

 

Le diagnostic, en décembre 2011, d’un  cancer de l’endomètre est immédiatement suivi, début janvier 2011, d’une hystérectomie-annexectomie plus curage pour adénocarcinome endométrial. Cette chirurgie est effectuée en janvier 2012 à la Clinique de l’espérance à Mougins – 06 – par le docteur Dominique Lanvin (à ce stade la maladie est établie au grade 3.5). Elle est suivie, de février à mai 2012, à l’hôpital du Val de Grâce, d’une chimiothérapie par voie intraveineuse (6 cycles d’injections de Taxol-Carboplatine), puis, à partir de juin, d’une radiothérapie externe de  12 semaines.

 

Le suivi trimestriel effectué au Val de Grâce est classique (prise de sang, scanner, entretien). Rien ne se manifeste d’inquiétant pendant 9 mois, ce que corrobore une remise en forme rapide et une reprise complète de mes activités.

En juin 2013 cinq micronodules pulmonaires infracentrimétiques apparaissent, que les oncologues du V d G décident de surveiller par tepscan tous les trois mois. En juin 2014 la progression pulmonaire est confirmée sous forme de 2 micronodules du lobe inférieur gauche. On parle alors de métastase du cancer primaire.

 

Durant cette période (juin 2013- juin 2014) j’entends parler des travaux du Dr Laurent Schwartz de plusieurs sources (famille dont il conseille un membre malade, personnes ayant assisté à une de ses conférence ou ayant lu son livre « et si tous les cancers … »). Ce dernier accepte de me rencontrer rapidement bien qu’il m’indique ne pas recevoir de malades. Ce premier contact sera bref, clair et chaleureux. Suffisamment convaincant aussi pour que je souhaite entamer un traitement métabolique. Mon médecin traitant dont j’espère obtenir le pilotage (je n’ai pas encore entendu parler de l’Association Cancer et métabolisme, et je crains que Le Val de Grace ne m’écoute pas) refuse de délivrer et superviser un traitement qu’aucune expérimentation officielle ne valide, et sans l’aval de l’hôpital de suivi. Je suis déçue (démunie), mais sans angoisse excessive, mes rapports avec l’équipe du Val de Grâce s’inscrivant alors dans un climat de totale confiance. Cependant, au vu de l’augmentation, d’un tepscan à l’autre, des nodules suspects, je décide de prendre, de mon propre chef, les éléments du traitement métabolique qui peuvent s’obtenir sans ordonnance, c’est-à-dire l’Acide lipoïque, et l’Hydroxicitrate, renonçant au Naltrexone pour lequel je ne sais où obtenir une ordonnance. Je fais cela pendant trois mois : durant cette année, ce sera le seul intervalle entre deux tepscans où les nodules suspects n’augmenteront pas. Hasard ou coïncidence,  je ne sais. Je ne sais pas non plus pourquoi j’abandonne le « bout de traitement » ainsi pris « à la sauvage » ; sans doute, parce que je suis mal à l’aise avec cette pratique cachée au médecin traitant et aux oncologues ;  mais je me souviendrai de ce premier frein à la croissance des nodules lorsque les choses se gâteront.   

 

Les deux nodules seront « traités » par radiofréquence à l’hôpital Percy mi-juin 2014. Je garde de cet épisode un mauvais souvenir. (Cet acte, qui m’avait été présenté comme quasi ambulatoire, m’a paru invasif, et tout sauf anodin. Il se soldera par un pneumothorax, une pleurésie, une neuropathie intensément douloureuse pendant huit mois, et non encore éteinte, puis, la pleurésie résorbée, une nouvelle infection qui conduira à une ré-hospitalisation d’une semaine au Val de Grâce). J’ai finalement repris des forces assez rapidement grâce à l’attention sans faille de mes proches, aidée par une kinésithérapie respiratoire plus efficace que les molécules anti-douleur lourdes administrées pour la neuropathie. Cependant le premier rendez-vous de contrôle après la cryochirurgie, en septembre 2014, montre la présence d’une quarantaine de nodules sur chacun des poumons, dont certains clairement suspects. Le cancérologue du V d G me parle immédiatement de recommencer une chimiothérapie intraveineuse de Taxol-Carboplatine, ce à quoi je ne suis pas prête. Interrogé sur les bénéfices d’une hormonothérapie (qu’il avait évoquée lors d’un précédent rendez-vous) il se replie finalement sur cette solution. Néanmoins l’entretien se passe suffisamment mal (outre le contexte de fermeture programmée du V d G) pour que j’envisage de chercher un autre accueil hospitalier, et de recontacter le Dr Schwartz pour voir comment entreprendre sérieusement un traitement métabolique. 

 

Sur le premier point (changer de structure hospitalière), mes démarches débouchent sur un épisode qui me semble, au premier abord, éclairant sur la sorte de guerre de religion qui oppose services conventionnels, chercheurs soutenus par un protocole hospitalier et chercheurs non hospitaliers:  m’étant tournée vers l’hôpital Curie, j’y suis reçue par un médecin qui me propose de faire partie, dans le cadre d’un essai thérapeutique, d’une cohorte de patients devant expérimenter une nouvelle molécule d’hormonothérapie (Onapristone). Cette proposition est assortie de la condition expresse que je m’engage à ne prendre, pendant la durée de l’expérimentation, aucune médecine alternative ou complémentaire. Tout en éclairant ma déconvenue de la nécessité des contraintes propres aux expérimentations (il faut dissocier pour savoir « ce qui marche », on ne peut mesurer les interactions médicamenteuses etc…), et en écartant l’idée (qui traverse « naturellement » l’esprit) d’une collusion grand laboratoire/équipes hospitalières (après tout cette molécule m’a été présentée comme une découverte du laboratoire de recherche de Curie), je ne peux m’empêcher de penser qu’une telle pratique ne prend pas en compte l’idée (qui me semble raisonnable) qu’en attaquant la maladie sous plusieurs angles on multiplie les chances de la vaincre. Je souhaite garder mes chances, et refuse la proposition de Curie …

…Je reprends alors contact avec le Dr Laurent Schwartz. Ce dernier me met en lien avec un membre de l’association (le Dr Gentil) qui me procure de nombreux et précieux conseils, et m’établit une ordonnance pour le Naltrexone 4.5 g. Immédiatement (octobre/novembre 2014) je commence le traitement métabolique complet, et entame un régime cétogène (sur les conseils du Dr Gentil). Le Dr Schwartz m’engage également à contacter rapidement le Dr Avetyan, cancérologue à l’hôpital Allery-Labrouste, afin d’être 1 – accueillie dans un cadre hospitalier (pour le contrôle par imagerie notamment), et 2 – suivie par un médecin ouvert aux approches complémentaires. Je rencontrerai ce dernier début décembre 2014 et serai impressionnée, cette première fois comme les suivantes,  par la qualité de la relation médecin/malade qu’il instaure (il ne soigne pas la maladie, mais un malade, et aussi la maladie telle que ce malade-ci la développe, il explique à son patient le bien-fondé d’approches complémentaires, il vérifie la perception que le malade a des décisions qu’il propose etc …). Sa coopération avec le Dr Schwartz est sans équivoque et évite au patient tout sentiment de malaise dans sa gestion de la combinaison des approches. Depuis cette date, j’ai également établi avec mon médecin traitant une relation tout à fait transparente sur les différents traitements que je suis.           

Tout au long de ces mois la disponibilité et l’humanité du Dr Schwartz ne font pas défaut. Ses encouragements, bien que toujours confrontés à une nécessaire lucidité, reflètent sa détermination à lutter contre la maladie et sa conviction de chercheur étayée par le résultat des travaux qu’il mène depuis de nombreuses années. Cela porte le malade à l’espoir, à tout le moins à la volonté de lutter.   

 

Depuis le début de ces traitements conjugués (soit entre décembre 2014 et juillet 2016,chimiothérapie orale, traitement métabolique désormais complété par la Metformine -1 g 5 par jour, puis 1 g-  régime cétogène) si le marqueur tumoral TPA a subit des fluctuations sur lesquels les médecins se sont interrogés  (40, 437, 202, 269, 56, 151, 123,126), l’imagerie a, jusqu’au début 2016, montré une discrète et constante augmentation en taille de certains nodules pulmonaires, sans augmentation en nombre, et sans nouvelle lésion évolutive visualisée à l’étage abdomino-pelvien. Le scanner de juin 2016 indiquait pour la première fois que les tumeurs étaient stabilisées en taille et en nombre.  Le Dr Avetyan a constaté que la maladie, après avoir d’abord changé de nature, passant d’une phase explosive à l’automne 2014 à un régime à évolution maitrisée, semblait maintenant chronique et stabilisée. Il préconise de poursuivre à l’identique la combinaison des traitements, légèrement allégés pour le traitement métabolique et la chimiothérapie orale depuis février 2016, et a élargi les délais de contrôle  de 2/3 mois à 3/4 mois.  

Témoignage du Dr Guillaume

Témoignage du Dr Guillaume

Le Dr Guillaume, rhumatologue et médecin du sport, s’associe aux recherches du Dr Schwartz.dr_gerard_guillaume

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